5 conférences à l’AKDT

Du silence au bruit – Un enjeu esthétique dans la musique d’aujourd’hui

Lundi 4 juillet 2022 à 20h – site de Libramont
Mardi 5 juillet 2022 à 17h30 – site de Neufchâteau

« La musique décore le silence » nous dit Gustave Mahler. Pour Miles Davis, « la véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer le silence ».
Ces deux grands musiciens aux esthétiques radicalement différentes se rejoignent sur un point : la musique et plus largement le sonore, a besoin du silence. Mais quel est le rôle du silence en musique ? Comment agit l’environnement sonore qui l’encadre sur la perception et la signification que nous lui attribuons ? C’est de ce rapport dialectique entre le sonore et le silence dont il sera question lors de la première partie de notre communication.
La seconde partie, précédée d’une courte transition consacrée au chuchotement, examinera la place qu’occupe le bruit dans le discours musical. « Tout est bruit pour qui a peur » nous dit Sophocle. Cage quant à lui donne le conseil suivant : « Quand un bruit vous ennuie, écoutez-le ». René Chocholle, dans son ouvrage « Le Bruit » publié en 1984, en parle en ces termes : « Le terme de « bruit » est un terme du langage courant ; on l’applique indistinctement à tout son qui prend pour nous un caractère affectif désagréable, inacceptable, quel que soit, par ailleurs, ce caractère : déplaisant, fatigant, perturbateur, insupportable, douloureux, etc. Le bruit s’oppose ainsi à tous les sons dont le caractère affectif est acceptable, voire plaisant ou agréable, ainsi qu’à tous ceux qui ne possèdent aucun caractère affectif défini. La notion de bruit est donc d’abord essentiellement une notion subjective… ». Et de fait, ce terme a souvent un caractère péjoratif. Aussi, afin d’élargir quelque peu cette définition, nous examinerons la manière dont il est utilisé chez plusieurs compositeurs dès le début du XXe siècle, mais également la manière dont il s’intègre de manière surprenante dans la musique ancienne. Notre contribution se terminera par une coda qui tentera de montrer la manière dont le silence et le bruit agissent dans d’autres expressions artistiques comme les arts plastique, la littérature et le cinéma.

La musique et les nombres

Dimanche 10 juillet 2022 à 17h30 – site de Neufchâteau

La musique et les nombres ont de tout temps fait bon ménage. C’est même, depuis les pythagoriciens, une véritable histoire d’amour. La conférence proposée par Jean-Marie Rens abordera cette thématique au prisme de quatre grandes catégories. La première s’intéressera à la physique et plus précisément à la manière dont les nombres peuvent être associés à l’élaboration des échelles musicales ainsi qu’à la construction des divers tempéraments. C’est ensuite la dimension ésotérique qui retiendra notre attention. Cette deuxième catégorie fera la part belle à la musique de Bach qui avait pour habitude de glisser dans ses œuvres diverses signatures numérologiques. Dans ce second volet, nous verrons également comment Mozart insère, dans certaines de ses œuvres, des nombres en rapport avec des symboles maçonniques. La troisième catégorie s’intéressera à la proportion divine ainsi que la célèbre suite de Fibonacci qui lui est intimement liée – proportion dorée que bon nombre de compositeurs comme Bartók ou encore Stockhausen ont utilisée dans la construction formelle de quelques-unes de leurs œuvres. Enfin, le conférencier examinera comment les nombres peuvent intervenir dans l’élaboration d’un matériau musical et son déploiement. Cette conférence se veut accessible à tous, que vous sachiez lire la musique ou non.

Tierkreis de Stockhausen – une œuvre ouverte

Lundi 11 juillet 2022 à 20h (I) – site de Libramont
Jeudi 14 juillet 2022 à 20h (II) – site de Libramont

Les douze mélodies de Tierkreis, une pour chacun des signes du zodiaque, ont été composées par Stockhausen en 1975. Cette instrumentation est particulière puisqu’elle a été écrite pour 12 boîtes à musique. Cette œuvre représente un véritable tournant dans la production musicale du compositeur Stockhausen, en effet, ses principes compositionnels, son style ainsi que son atmosphère musicale se révèlent. Jean-Marie Rens abordera cette création avant d’utiliser les mélodies, avec ou sans accompagnement, comme un matériau permettant d’innombrables versions. C’est pourquoi, les musiciens et musiciennes choisiront leur instrumentation pour réaliser leur propre version de l’œuvre. Ces conférences déboucheront ainsi sur une réalisation des stagiaires.

En savoir plus…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *